La Garçonnière d'Hélène Grémillon
Il est des histoires dont on ne ressort pas indemne... en voilà une.
J'avais entendu de nombreuses critiques concernant Hélène Grémillon et son ouvrage Le confident. Toutes bonnes.
Néanmoins, je ne m'attendais pas à cela. Car elle n'est pas qu'un bon auteur, elle est de ceux qui écrivent des textes tellement forts et riches en émotions, que vous en ressortez changé, parfois même dévasté.
Je vous écris cette note de lecture 10 minutes après avoir fini le roman car je ne voulais pas que l'impact de cette oeuvre diminue avec la temps au point de ne pouvoir vous faire ressentir sa force.
A vrai dire, durant les 3/4 du roman, je me suis demandée pourquoi celui-ci n'était pas considéré comme un polar. Psychologique, mais polar quand même.
Et ce n'est qu'arrivée aux 20 dernières pages que j'ai compris le pourquoi du classement de ce texte mais aussi le pourquoi du comment de l'histoire en elle même.
L'histoire, c'est celle d'une femme, Lisandra, qui est retrouvée par son mari, morte, tombée de la fenêtre de son appartement. La police croit que ce dernier est coupable. A tel point que toutes les preuves sont d'ailleurs interprétées dans ce sens là, quand vraissemblablement, la théorie ne tient pas.
Le mari est psy. Une de ses patientes, Eva Maria ne croit pas à la culpabilité de celui qui est pour elle plus qu'un soutien. Elle va alors décider d'enquêter.
Tous les personnages rencontrés dans ce roman sont des personnages forts, au passé troublant et terriblement dur. Bien souvent, on se sent mal à la lecture de leur histoire... histoire qui est d'ailleurs de l'Histoire, puisque l'auteur mèle les évènements troubles et tragiques de l'Argentine à la vie de ses personnages.
A aucun moment, le lecteur ne peut comprendre par anticipation ce qui s'est réellement passé le soir du meurtre et pourquoi. Seul l'auteur nous y mène et nous laisse angoissé de n'avoir pas su comprendre plus tôt... Comme si nous aussi,
nous étions finalement responsable de cette situation.