Petites scènes capitales de Sylvie Germain
Sylvie Germain nous offre un roman tout en beauté, autant dans son contenu que dans sa forme. Elle manie la langue française avec brio et nous fait entrer dans un univers triste et tendre à la fois, dans la vie d'une femme qui revient sur sa jeunesse, sur son manque d'amour, sur son manque de mère que sa nouvelle famille (recomposée) n'a pas su comblée.
Les chapitres sont courts, à l'image des souvenirs qui interviennent dans l'histoire tels des flash-back. L'écriture est franche, sans fioriture mais la langue est maniée avec brio et nous sommes complètement transportés dans la vie de Lili.
L'histoire est donc celle de Lili (diminutif de Liliane), dont le vrai prénom est Barbara, qui est en quête d'identité. Cette petite fille, orpheline de mère, se cherche et recherche l'amour de son père et un amour probable de sa mère qui l'a abandonnée très jeune. Son père refait sa vie avec une femme ayant trois enfants. Mais quelle place a-t-elle, elle, dans cette famille? Qui est-elle? Elle s'interroge mais n'ira pas jusqu'à poser ses questions de peur de ne pas avoir de réponse...
Le roman est mélancolique. Cette quête d'amour et de reconnaissance pourrait attrister le lecteur mais en fait, ce dernier ressent de la compassion pour ce personnage mais en aucun cas, il ne pleure sur elle car elle s'en sortira toujours de part sa forme de caractère.
Les petites scènes capitales de ce roman sont donc celles de sa vie qui ont fait Lili, qui l'ont façonné et qui feront qu'au final, elle s'acceptera tel qu'elle est.
Comme souvent, je vous cite un passage du roman afin de vous entraîner dans ce monde magique : "Ce n'est pas tant l'imaginaire qui l'alimente de fables et de rêves, que la réalité qui se nourrit de fictions, de songes, de désir."