Côme de Srdjan Valjarevic
Si je pouvais renommer ce roman, je lui donnerai alors ce titre : Côme ou l'art de la simplicité. La simplicité comme voie menant au bonheur, voilà ce que nous propose Valjarevic, auteur serbe finaliste du prix de littérature européenne de Cognac.
L'histoire est simple (et un peu fofolle). Un auteur serbe est invité par un institut italien sur le lac de Côme pour un mois de résidence. Le but étant bien évidemment de travailler sur son prochain ouvrage. Seulement, il décide de ne rien faire et va alors passer son mois à se promener, à visiter, à boire, à dormir...
L'écriture est extrêmement simple mais c'est tout son charme car très en phase avec le thème du roman et la vie menée par le personnage principal.
Ce qui est très beau dans ce texte, c'est l'humanité qui y règne. Dans cette résidence, nous rencontrons de nombreux personnages, très différents, qui vont ou non se lier, (é)changer, évoluer. Ce sont aussi des figures locales qui prendront dans la vie de notre "héros" une place énorme, changeant ainsi sa vie et sa vision du monde. Si notre auteur ne travaille à aucun moment sur son oeuvre, c'est néanmoins pour lui le moment de travailler sur lui-même, intérieurement parlant. C'est un moment de ressource, c'est l'occasion de se retrouver, de se reposer avant de revenir à la vraie vie, faite de guerres, de manques, d'absences, d'incertitudes.
La place de la nature est également immense. Valjarevic place le lecteur au coeur du lac de Côme. Les descriptions, d'un réalisme frappant, nous laissant complètement envieux de ne pas être nous-même cet écrivain alcoolique fainéant...Une phrase du roman peut parfaitement résumer ma pensée envers ce dernier : "C'étaient les Alpes. Les couleurs étaient puissantes, sans appel, un vert profond bordait le lac d'un bleu-violet, un régal pour les yeux." Un véritable régal pour le moral...